Description
Cette thèse de doctorat, présentée à la Faculté de théologie de Genève, est le premier travail de synthèse en langue française depuis le début du siècle sur le visionnaire calabrais Joachim de Fiore, moine cistercien de la fin du XIIe siècle, l'une des figures les plus controversées du Moyen Age.
L'auteur analyse la structure du Traité sur les Quatre Evangiles, sur le double plan des principes exégétiques et de la théologie de l'histoire, et montre en Joachim de Fiore la résurgence d'un archaïsme de nature apocalyptique, censuré par les théologiens classiques, d'Augustin à Thomas d'Aquin. Ce travail s'inscrit ainsi dans le renouveau des recherches exégétiques modernes qui s'efforcent de restituer le sens de l'apocalyptique, "mère de toute théologie chrétienne".
Dans cette monographie, l'auteur cherche à réhabiliter Joachim de Fiore en tant que théologien de la manifestation de l'Esprit. Il retrouve dans cette œuvre un système remarquablement organisé grâce à la notion de concordia qui permet à Joachim de tirer des textes évangéliques une logique à trois termes, Ancien Testament, Nouveau Testament, Evangile de l'Esprit, formant une trame profonde de son espérance. La théologie de Joachim n'est pas une rêverie débridée sur la fin du monde, mais un système remarquablement organisé qui donne sens avant Hegel et Marx à l'âge de l'Esprit.