Dans ce texte sans fard ni ambages, Ingrid Thobois décortique ses expériences de voyage, notamment une année de route sur les pas de Nicolas Bouvier, qui lui auront permis de comprendre ce qu’elle avait à faire: presque tout le contraire.
«Moi? “Grande voyageuse”? Allons, le distinguo n’est pas si difficile à faire! Et la paresse seule ne peut expliquer la confusion si répandue entre voyages, missions professionnelles et sédentarité hors frontière. Il se joue donc forcément autre chose dans le fondu de ces notions, qui parle principalement des autres, de leurs manques et de leurs besoins mués en projections, mais qui parle tout de même de moi, au passage. Depuis vingt ans, je ne cesse de me sentir mal à l’aise lorsqu’on me définit par ce qui ne constitua qu’une parenthèse dans ma vie, pleinement vécue, certes, mais qui précisément m’a permis de comprendre ce que je n’étais pas.»