En dénonçant la vie monastique et en exaltant la vie profane en tant que création de Dieu, les Réformateurs mettent fin à la redoutable équation qui confine alors la femme dans une identité dictée par les figures d’Eve et de Marie. Le travail, le mariage, la famille sont revalorisés, l' »honneste volupté » encouragée et la « bonne mesnagère » louangée. La femme n’est plus une menace pour l’homme mais un bienfait de Dieu. Liliane Crété explique que si la Réforme conserve les structures patriarcales dans l’Eglise et la société, son discours n’en est pas moins dynamisant et valorisant pour les femmes, et sera même un élément moteur dans l’action qu’elles mèneront pour l’amélioration de leur condition et celle de la société.
Liliane Crété est spécialiste de l’histoire des Etats-Unis au XIXe siècle. Elle est licenciée en théologie. Elle a notamment publié « La femme au temps de Scarlet », Stock, 1990, « Les camisards », Perrin, 1992 « .