Cet essai aussi concis que profond traite de l’énigme du mal à partir d’une analyse des réflexions sur le sujet de Jankélévitch, Lévinas, Kant, Ricoeur ou encore Freud. Philippe Grosos renvoie toute explication totalisante du mal qui le définirait dans les termes d’une essence, d’un contre-projet ou d’une finalité. Sur l’image troublée d’un corps plongé dans l’eau profonde, l’auteur réfléchit aux dommages collatéraux du mal qui parfois peuvent provoquer des effets positifs, tel par exemple pour celui qui reçoit le bonheur d’exister grâce au remariage d’un père qui a perdu tragiquement sa première épouse. Comment saisir l’énigme des conséquences du mal ? Où situer le regard sans risquer de limiter sa réalité dans les enchevêtrements d’une métaphysique close ?
Dans cet essai brillant où la poésie se conjugue à la rigueur, Philippe Grosos propose une réflexion pour notre temps, un positionnement sans certitude qui permet d’appréhender au plus près l’irréductibilité du mal.