32.00 CHF

L’Eglise compromise ?

La Fédération des Eglises protestantes de Suisse et l’apartheid (1970-1990)

Histoire 978-2-8309-1186-2 168 11/10/2007

L'auteur

"Lukas Zürcher a étudié l'histoire, les sciences politiques et la théologie aux universités de Zurich et Genève. Consultant dans une agence de communication, ces recherches portent actuellement sur la politique de coopération et de développement de la Suisse."

« En tant qu’Eglise, nous sommes trop peu intervenus en faveur des victimes de l’apartheid et de ceux qui ont protesté contre cette injustice », déclarait le président du Conseil de la Fédération des Eglises protestantes de Suisse (FEPS) en 2001.

Fort de ce constat, l’historien Lukas Zürcher a mené l’enquête pour évaluer les raisons pour lesquelles la FEPS a manqué d’audace, voire s’est même parfois compromise avec le pouvoir en place en Afrique du Sud, au temps de l’apartheid. Contre les recommandations d’autres Eglises protestantes nationales qui n’hésitèrent pas à dénoncer publiquement le racisme du régime sud-africain et de militer pour lui imposer des sanctions, la FEPS se contenta de proposer ses bons offices, fit profil bas sur les engagements politiques, voire persista à maintenir des liens étroits avec des entreprises suisses en affaire avec Pretoria.

Dans cet essai qui éclaire d’un jour neuf une page d’histoire de la Suisse, Lukas Zürcher décrit comment une parole forte issue de l’Evangile peut se diluer dans une realpolitik sans perspective. Sur ce plan, l’Eglise n’a pas su exprimer un prophétisme qu’il lui revient d’exercer par fidélité à sa mission fondamentale.

Il n’empêche, le texte est très bon et il mérite d’être lu par tous ceux qui sont intéressés par la Suisse, par les églises protestantes suisses et par l’apartheid. Bien écrit, bien construit, il apporte de nouvelles données et montre bien le fonctionnement interne de la FEPS et les théologies qui sous-tendaient l’action. Il illustre aussi merveilleusement la politique du consensus si chère à la Suisse, qui en domine les institutions, et qui rend ce pays si conservateur.
Social Sciences and Missions, # 22 (2009) 112-125

Ce livre est passionnant et bien traduit. Il ne juge pas mais montre comment il est possible de mélager les arguments de façon à éviter de prendre parti pour les opprimés. En ce sens, il tire bel et bien une leçon de l’histoire.
Choisir, mars 2008

Personne ne défend bien sûr l’apartheid, mais les débats sont vifs entre ceux qui affirment que la haine raciale ne règne pas en Afrique du Sud (comme le pasteur zurichois Vogelsanger) ou qu’il faut ménager les intérêts économiques de la Suisse et ceux qui surent condamner sans détour l’apartheid comme un système incompatible avec l’Evangile.
La Vie protestante (Genève), décembre 2007

La FEPS n’a jamais osé défier la majorité bourgeoise de l’Eglise protestante suisse et, pour cette raison, nous dit l’auteur, a manqué l’occasion d’agir dans le sens de la justice.
LibreSens, #169, décembre 2007

Passionnante enquête qui éclaire d’un regard neuf une (sombre) page de l’histoire suisse.
Migros Magazine, #45, 5 novembre 2007

Dans une étude qui a ouvert pour la première fois les archives de la Fédération des Eglises protestantes de Suisse (FEPS), l’organe faîtier des Eglises, l’historien Lukas Zürcher souligne la pusillanimité et le manque de vision prophétique de l’institution, davantage sensible aux sirènes de l’économie helvétique qu’à celles des victimes et des opposants au régime raciste de Prétoria.
Le Courrier, 27 octobre 2007