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L’évidence de Dieu

Études sur le doute religieux

978-2-8309-1743-7 , , 208 14/04/2021

L'auteur

"Anthony Feneuil est maître de conférences en théologie systématique à l’Université de Lorraine. Spécialiste de théologie contemporaine, il travaille sur les interactions de la théologie avec les autres champs de la connaissance."

Le fanatique est souvent la mauvaise conscience des croyants: lui, au moins, ne doute pas. On condamne peut-être son impatience ou son intolérance, mais plus rarement sa certitude. Bien sûr, le doute est parfois valorisé comme nécessaire à la fortification ou à la purification de la foi. Mais pourrait-on aller plus loin et dire que la foi est en elle-même et structurellement une forme de doute? Dans ce cas, il n’y aurait pas seulement une croyance religieuse, mais également un doute religieux. Se pourrait-il que la personne la plus religieuse ne soit pas celle qui croit le plus?

C’est cette hypothèse qu’explore ce livre: l’évidence de Dieu, qui structure la vie de celles et ceux qu’on appelle des croyants, est caractérisée en premier lieu par le doute et non par la certitude. Croire religieusement en Dieu, c’est d’abord douter. Anthony Feneuil développe un modèle conceptuel de la foi à première vue surprenant, mais dont il montre qu’il traverse la tradition chrétienne. Il en tire quelques conséquences pour la compréhension contemporaine de la foi et le refus qu’elle implique de trop croire à ses propres croyances.

Et si croire, c’était d’abord douter ?

Et si croire, c’était d’abord douter ?

Introduction, p. 7
Découpler l’évidence de la certitude, p. 13

Chapitre premier – L’évidence de Dieu, sans la certitude, p. 19
L’évidence comme croyance d’intensité vitale : les raisons de croire, p. 19
La courbe d’intensité de la croyance théiste, p. 26
Deux sens de « croire en Dieu », p. 30
Une théologie naturelle sui generis, p. 30
Croyance immédiate et croyance doctrinale, p. 34
La croyance immédiate en Dieu comme degré de certitude doctrinale, p. 37
Le sentiment (Gefu¨hl) comme degré de certitude et la spécificité de la connaissance religieuse, p. 37
Le sentiment de dépendance absolue comme évidence de Dieu, p. 41
Dieu et l’incertitude de nos croyances, p. 47
La connaissance des attributs de Dieu comme relativisation de nos certitudes à son propos, p. 50
Certitude et croyances religieuses, p. 57
Le progrès religieux comme intensification de l’évidence de Dieu, p. 58
L’inévitable anthropomorphisme et le doute religieux, p. 62
Religion et minimalité, p. 67

Chapitre 2 – Plus qu’une certitude, p. 79
Le problème de la foi chez Thomas d’Aquin, p. 83
La théologie entre sciences et foi, p. 85
Foi et croyance, p. 94
L’incertaine certitude de la foi, p. 104
Certitudo : une ambiguïté lexicale et deux distinctions, p. 104
Plus qu’une certitude : la certitude en soi comme incertitude pour nous, p. 110
Raison et foi, p. 115
Les impasses du modèle territorial, p. 115
Le démontrable et le révélable : un thomisme de la Croix, p. 126

Chapitre 3 – De l’évidence à l’espérance : une révélation anonyme, p. 135
Thomas et la révélation anonyme, p. 137
L’« univocité épistémologique » de la théologie, p. 137
Chrétiens anonymes et foi implicite, p. 143
L’espérance, ou la foi comme perspective, p. 146
Inquiétude fidèle et stabilité de Dieu : la réversibilité du doute et de l’espoir, p. 146
Credo minimal ou doute minimal, p. 153
Christianisme anonyme ou révélation anonyme, p. 156
L’athéisme dans la foi : un anonymat chrétien, p. 162
Mystique du doute, p. 163
Foi et sécularisation, p. 170
Le « retour du religieux » : victoire du doute ou des certitudes ?, p. 174
Anonymat et visibilité de la foi, p. 176

Conclusion – Dieu et les autres évidences (religieuses), p. 183

Bibliographie:
Bibliographie générale, p. 191
Schleiermacher, p. 193
Thomas d’Aquin, p. 194

Index des noms, p. 197