"Après une thèse de doctorat en biochimie, Philippe Roch (né en 1949) devient responsable du WWF de Suisse romande, puis directeur général du WWF Suisse (1977-1992). Il est ensuite directeur de l'Office fédéral de l'environnement et secrétaire d'État à l'environnement (1992-2005)."
Dans la nouvelle édition de cet ouvrage, Philippe Roch répond à la question lancinante des rapports entre culture et nature en recourant à la pensée originale de l’artiste, naturaliste et philosophe Robert Hainard (1906-1999) qui nous appelle à réveiller la part paléolithique de l’humanité pour sortir du repli anthropocentrique qui caractérise notre temps et restaurer une relation holistique, à la fois rationnelle et sensuelle, scientifique et artistique avec la nature, source inépuisable d’émerveillement.
Proche d’Ellul et de Morin, Hainard dénonce le réductionnisme scientiste de notre civilisation. L’observation des animaux sauvages l’a convaincu de l’existence d’une pensée animale qui associe toutes les facultés de l’individu, cérébrales, sensitives, musculaires et intuitives. Selon Hainard, nous vivons dans un monde plein, un espace-temps continu à l’intérieur duquel la vie est échange et chaque individu n’existe que par rapport aux autres.
C’est pourquoi Hainard ressent toute atteinte à la nature comme une mutilation personnelle. Dès les années 1940, il s’est posé en critique de la croissance économique et démographique, et il demeure, avec Aldo Leopold, pionnier de l’éthique environnementale.
Hainard propose une nouvelle civilisation réconciliée avec la nature, une civilisation dotée de techniques à faible empreinte écologique pour permettre une prospérité sans croissance, dans la modération et la plénitude de l’être.
«Philippe Roch tente de démontrer que Robert Hainard n’était pas qu’un prodigieux artiste – recopiant avec minutie, rigueur et profondeur les formes de la nature, des animaux, les sculptant, les dessinant, les travaillant – mais aussi un philosophe à ranger parmi les penseurs modernes de l’écologie, sorte de philosophe de la nature.» Choisir, novembre 2014
«Philippe Roch, que l’on considère comme son fils spirituel, expose ici la pensée singulière de Robert Hainard. Eu égard à la crise écologique qui se développe toujours davantage, cette pensée est prophétique. (…) Une belle réflexion philosophique et écologiste.» Lectures, septembre/octobre 2014
«L’importance des sens, les limites de la raison, le procès de la croissance ou les dangers de la démographie sont autant de thèmes de réflexion chers à Robert Hainard que Philippe Roch développe pour nous entraîner vers une remise en question de nos modes de vie. Un livre essentiel.» Terre & Nature, 12 juin 2014
«Philippe Roch est un disciple de Robert Hainard, un homme qui a consacré sa vie à la cause écologique avant que celle-ci soit à la mode. Il en présente ici la vie et surtout les idées dans ce livre qui peut être utilement provoquant.» LibreSens, mai-juin 2014
«Le naturaliste peintre animalier Robert Hainard (1906-1999) était-il un précurseur de la décroissance ? Le « paysan philosophe » Philippe Roch défend cette idée. Il a de bonnes raisons, car on retrouve dans son œuvre littéraire beaucoup de grands traits de l’objection de croissance.» La Décroissance, avril 2014
«La philosophie de Robert Hainard n’est pas incompatible avec un Dieu transcendant, mais elle suppose à l’idée d’un Dieu façonné à l’image de l’homme et d’une nature inerte, au seul bénéfice de l’humanité. Ce que craint le plus Robert Hainard, c’est le repli sur soir d’une humanité narcissique, qui s’appauvrit en conformant tout à elle-même, alors que la nature sauvage, indépendant de l’homme nous offre un espace infini de conquête spirituelle.» Bonne Nouvelle, mai 2014
«Robert Hainard fut aussi un penseur dont la philosophie inspire Philippe Roch qui voit en lui un précurseur et qui lui consacre son dernier ouvrage. L’inspiration, Philippe Roch la cherche dans les livres et dans le proximité des hommes. Robert Hainard fut de ceux qui enrichissent sa vie, aujourd’hui encore, à travers ses œuvres et ses idées, couchées sur le papier, mais aussi vécues au quotidien dans sa maison de Bernex ou lors de ses longues nuits dehors, au clair de lune.» Le grand entretien (RTS), 2 mars 2014