C’est toujours pour de « bonnes raisons » que nous jugeons autrui, au nom d’une prétendue morale chrétienne, ou de valeurs laïques qui dérivent peu ou prou, oubliant l’affirmation de Jésus: « Moi, je ne juge personne. »
Lytta Basset analyse ici notre besoin de juger l’autre, symptôme d’une peur fondamentale. En entrant dans le récit évangélique de la « femme adultère », nous devenons acteurs de ce drame dans lequel on voit les défenseurs de la morale religieuse présenter à Jésus une misérable « trinée », pour qu’il la juge. Au fil de cette lecture de l’évangile de Jean, alors que sont convoquées quelques autres figures bibliques comme celle de Judas, nous sommes peu à peu transformés de manière subtile, renvoyées à nos angoisses personnelles, confrontés à notre être profond. Et là, guéris de toute peur par Celui qui ne juge personne, nous Le suivons enfin dans ce pays où il n’est plus question de jeter la pierre à autrui.
Après son grand succès en librairie depuis sa parution en 1998, ce livre profond sur le jugement et le pardon est ici réédité en format poche. Une occasion nouvelle est ainsi donnée de lire l’un des grands textes de Lytta Basset, qui fait redécouvrir la veine essentielle d’un christianisme libérant la personne de la peur et du sentiment ravageur de culpabilité.