38.00 CHF

Nouvelles d’Hébron

978-2-8309-1196-1 , 260 15/03/2006

L'auteur

"Le statut d'Yitzhaq Shami est tout à fait singulier: il est considéré à la fois comme juif et palestinien. Né en 1888, Shami parlait ladino avec sa mère et arabe avec son père. Appartenant à la communauté juive séfarade d'Hébron, il a grandi dans un milieu orthodoxe. Shami est mort à Haïfa à l'âge de soixante ans, en 1949."

Formidables cavalcades dans le désert, somptueux préparatifs pour le pèlerinage de Nabi Moussa, déchéance dramatique d’un héros: si Shami ne verse jamais dans l’orientalisme à la mode pendant la première partie du XXe siècle, son écriture fait écho aux couleurs et aux odeurs du Salammbô de Flaubert. Et l’introspection dont il se montre capable a des accents dostoïevskiens! Ici, la foule est grouillante, bruyante, pressée, affairée. Les tatouages mouillés bleuissent sur la peau et brillent dans la lumière. Ailleurs, le héros, l’esprit errant et les lèvres flétries, se fait horreur jusqu’à la nausée.

L’écriture de Shami a ceci de singulier que c’est depuis l’hébreu qu’elle dit une réalité arabe avec une empathie et une compréhension exceptionnelles. La traduction française des Nouvelles d’Hébron est un événement.

Traduit de l’hébreu par Laurent Schuman et Iris Mizrahi.

Shami est capable d’empathie avec les valeurs des Arabes aussi bien qu’avec celles des Séfarades. Mais sa vision n’a rien de nostalgique: une épouse juive est humiliée, c’est « La femme stérile »; dans « Pères et filles », un vieillard devient fou quand il comprend que ses filles sont devenues des danseuses impudiques. En Israël et en Palestine, les jeunes lecteurs découvrent aujourd’hui l’oeuvre de ce Juif qui « a su comprendre l’âme des arabes »
Le Temps, 10 juin 2006

Né en 1888, Yitzhaq Shami fait partie de la communauté juive séfarade d’Hébron, a grandi dans un milieu orthodoxe et arabophone, et écrit dans un hébreu truffé d’arabismes. Les Nouvelles d’Hébron incarnent avec réalisme et poésie la vie au Proche-Orient dans les années 1920-1930. Savoureux.
Le Courrier, 7 juin 2006

Ces tranches de vie, ces coutumes religieuses ou sociales sont décrites avec un regard aiguisé, un réalisme puissant et des touches de poésie et d’humour. On plonge avec empathie et délectation dans l’âme juive et arabe. La saveur de ces nouvelles rend l’écriture fascinante. Yitzhaq Shami est vraiment l’un des grands écrivains du Moyen-Orient du XXe siècle et il était temps de le faire connaître et de le traduire.
Choisir, #559/560, juillet-août 2006