La relation entre la foi chrétienne et la vie sociale est à la fois féconde et difficile. André Biéler en a étudié précédemment l’évolution au temps de la réforme. Dans le présent ouvrage, il en examine les variations au début de la révolution industrielle en France, à l’aube de la démocratie, du capitalisme et des divers socialismes antérieurs au marxisme. Dans un perspective oecuménique, il rend compte des efforts des chrétiens, catholiques et protestants, qui ont tenté de démocratiser la société, d’humaniser le capitalisme ou d’éliminer le paupérisme, en dépit de la résistance de leurs adversaires. Il examine l’action et la pensée d’un groupe exceptionnel et peu connu, celui des socialistes chrétiens, rassemblés autour du Dr Philippe Buchez, le premier personnage de la Deuxième République puisqu’il a été président de l’Assemblée Constituante de 1848. L’auteur présente de façon indétité les causes auxquelles les chrétiens de différentes tendances et dénominations attribuent les révolutions, les bouleversements économiques et le paupérisme. Il analyse les remèdes qu’ils proposent et leurs façons de concevoir et de comprendre le capitalisme, le socialisme et le communisme d’alors, le travail, le salaire, le chômage, les crises, la lutte des classes, la participation ouvrière, la propriété, la richesse et la pauvreté. Ces perspectives demeurent d’une surprenante actualité. Dans sa conclusion, l’auteur cherche à déceler quels sont les rapports qui s’établissent entre les choix théologiques des chrétiens et leurs options sociales et politiques.
André Biéler a été professeur d’éthique sociale aux Université de Lausanne et Genève. Ses nombreuses publications portent sur la rencontre de l’Eglise et de la société.