Il est une heure du matin, le 25 mars 2003. Grand connaisseur de l’Irak, Matthew McAllester se trouve à Bagdad pour couvrir le conflit. Il est seul dans la chambre de son hôtel et relit l’article qu’il s’apprête à envoyer à son journal quand on frappe à sa porte… Incarcéré huit jours d’affilée dans la prison d’Abu Ghraib de sinistre renommée, McAllester vit un enfer qui a pourtant peu de proportions avec ce qu’ont pu endurer pendant des années les prisonniers d’opinion irakiens.
Ce livre retrace l’intensité de l’expérience qu’il a subie lui-même. Mais, loin de s’en gargariser, l’auteur la met en perspective pour raconter avec une finesse et une empathie rares les vicissitudes des Irakiens aux prises avec le régime de Saddam Hussein. Anti-héros sachant dire ses peurs et ses faiblesses, McAllester dresse aussi le portrait d’un pays «qui fut sa propre prison pendant vingt-quatre ans». Les pages exceptionnelles qui décrivent la rencontre du journaliste après la chute du dictateur avec ses ex-geôliers sont uniques, puisqu’il est le seul ex-détenu occidental à avoir réussi à faire parler ainsi les mukhabarat.