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Analogie et dialectique

Etudes de théologie fondamentale

, Lieux théologiques 978-2-8309-0170-2 Christophe Calame, André Clair, Enrique Dussel, Pierre Gisel (éd.), Eberhard Jüngel, Pierre-Jean Labarrière, Ghislain Lafont, Jean-Luc Marion, Colman E. O'Neill, Philibert Secretan (éd.), Gabriel-Ph. Widmer 282 01/05/1982

L'auteur

La dialectique, l’analogie. Deux manières de s’orienter dans la pensée. Deux manières de signifier son rapport au monde, à soi-même, à autrui, à Dieu ; qui parcourent toute l’histoire de l’Occident, de Platon à Hegel, de St-Thomas à aujourd’hui.

Or, cet Occident, s’interroge. Il vivrait d’un geste trop unitaire, d’un style trop assuré de lui-même, d’une tentation de domination qui l’aveugle sur ce qui lui échappe, ou lui résiste, et qui fait aujourd’hui significativement retour: le corps ou l’écriture, l’autre différent, la femme, Dieu, ou encore: le mythe, l’art et le religieux. Tentation, dit-on, « onto­théologique »; récapitulée sous les figures exemplaires tantôt de la technique, tantôt du fait totalitaire. Certes. Mais « d’où » vient cette tentation? récurrence « traditionnelle » ou visage « moderne »? Subversion d’une expérience vive de Dieu en orthodoxies oublieuses de la finitude et de l’énigme? ou subversion d’un exercice réglé de la raison en ces rationalismes ignorant tout décentrement d’origine et toute résistance à leur emprise?

A ce carrefour – où l’on redécouvre la « disproportion » qui sépare pouvoirs de la raison et opacité des choses –, la théologie chrétienne ne peut que s’interroger sur elle-même. De quoi est-elle redevable, devant ce monde qui la met au défi et l’assigne à responsabilité, devant Dieu qu’elle entend désigner, devant elle-même? Quelle sera son affirmation – sa confession? et de quel type? Et quoi ses négations ou ses refus, et selon quels modes?

Une réflexion sur son histoire peut en outre permettre à la théologie d’être avertie de ses tentations propres, diaboliques parfois. Cette histoire est ici examinée en fonction d’un débat qu’on croit typique: l’opposition « dialectique/analogie » et le renvoi qui, de la défense de l’analogie, peut nous reconvertir aux vertus de la dialectique – et de la dialectique à l’analogie – fût-ce comme mise en garde et comme rappel: mise en garde relative aux risques respectifs que signalent et alimentent ces deux modes de pensée; rappel des tâches qui demeurent, pour l’une comme pour l’autre. Renvoi de l’une à l’autre, confrontation sans synthèse: l’une et l’autre doivent en effet toujours réapprendre leur finitude foncière, l’irréductibilité des « questions » qui les mettent en mouvement comme des « réalités » (des grâces) dont elles témoignent. Or, seul l' »autre » (ce qu’elles ne « sont » pas) peut ici les faire sortir d’un mortel et dangereux oubli.

Avec les contributions de Christophe Calame, André Clair, Enrique Dussel, Pierre Gisel (éd.), Eberhard Jüngel, Pierre-Jean Labarrière, Ghislain Lafont, Jean-Luc Marion, Colman E. O’Neill, Philibert Secretan (éd.), Gabriel-Ph. Widmer