Au terme de la Seconde Guerre mondiale, en Europe de l’Est, survivent plus d’un million de rescapés de la Shoah. A peine « libérés », des pogroms meurtriers s’abattent sur eux, les persécutions continuent. Il ne leur reste qu’une alternative : fuir. Entre 1945 et 1952, ce sont plus de 900 000 survivants juifs qui se voient contraints de se réfugier loin de leur terre natale, en Israël notamment.
Les populations et les gouvernements des « démocraties populaires » ont ainsi accompli la prophétie qu’Hitler n’avait pas réalisée malgré les millions de victimes de la Shoah : rendre l’Europe de l’Est « judenfrei » (sans juifs). Ce dernier chapitre de la Shoah s’est déroulé sous les yeux du monde libre, vainqueur mais resté largement antisémite malgré la « catastrophe juive ». Pendant les premières années de l’après-guerre, les pays qui le composent ont systématiquement fermé leurs portes aux survivants juifs à la recherche désespérée d’un refuge.
Ce drame est peu connu. La plupart des historiens arrêtent leurs travaux à la victoire, en mai 1945. Premier livre à embrasser l’ensemble du sujet, cet ouvrage permet ainsi de questionner un nombre significatif d’idées reçues.