L’institution universitaire n’échappe pas à la crise d’identité qui atteint les grandes institutions traditionnelles, qu’elles soient politiques, religieuses, culturelles, sociales ou autres. Leur effritement et l’enlacement des valeurs sur lesquelles elles s’appuyaient en même temps qu’elles veillaient à les transmettre paraissent peu contestables. En suscitant un débat sur l’Université, nous ne sommes pas animés par la nostalgie ou par le souci de travailler à la restauration du passé.
Nous observons plutôt que des changements se produisent, sur lesquels nous ne pouvons avoir prise qu’à condition de les repérer, de les analyser et de les discuter. Les lieux et les occasions d’un débat sur la mission de l’Université sont rares. On y verra la conséquence de phénomènes de nature diverse : la spécialisation et la complexité croissantes des différentes sciences, l’alourdissement des plans d’études, le rôle effacé de la philosophie dans les enseignements de base en sciences humaines et son absence dans les autres sciences, l’augmentation des effectifs, la pesanteur de l’institution; autant de facteurs qui favorisent le cloisonnement.
Les contributions rassemblées ici sont de nature à susciter la discussion, d’autant plus que leurs auteurs (un Recteur, un Doyen, un théologien et un sociologue) sont loin de présenter une vision uniforme du rôle et du fonctionnement de l’institution universitaire.
